Le thym et le romarin

Herbier

Deux plantes aux effluves bien connues des randonneurs et des fins gourmets.

Qui mieux que le thym et le romarin, symbolisent la garrigue et ses senteurs ? Le thym commun (Thymus vulgaris) et le romarin officinal (Rosmarinus officinalis) entrent dans la composition des fameuses « Herbes de Provence ». Ils appartiennent à la famille des Lamiaceae, tout comme l’origan, la sarriette, où la lavande.

On les trouve un peu partout en France sur les escarpements rocheux (surtout le thym et ses nombreuses espèces). Mais, c’est ici, sous le soleil de Provence et dans la sécheresse, qu’ils développent tout leur parfum.

Thym ou Thymus vulgaris

Thym ou Thymus vulgaris

Ils se contentent, tous deux, de sols maigres et caillouteux où peu de plantes viennent leur faire concurrence. Ils ne seraient pas contre une terre plus fertile et plus humide, mais ils seraient alors très vite « étouffés » sous une végétation moins frugale, plus opulente et plus haute. Comme beaucoup d’espèces de la garrigue, le thym et le romarin sont donc condamnés à se développer là où plus grand-chose n’accepte de pousser ! Qu’on soit rassuré, ils s’en accommodent parfaitement. Plantes de plein soleil par excellence, leur habitat au sol maigre, initialement plutôt rupestre à flanc de rocher, s’est étendu au détriment de la forêt qui a régressé sous l’action de l’homme et de ses activités agro sylvo pastorales (défrichement, surpâturage, érosion).

Romarin ou Rosmarinus officinalis

Romarin ou Rosmarinus officinalis

Leur adaptation à la sécheresse est nettement visible par quelques particularités du feuillage de ces deux plantes. Les bords des feuilles sont enroulés sur eux-mêmes. Ainsi, les feuilles deviennent étroites, presque tubulaires, et ressemblent à des aiguilles. Ceci réduit considérablement la surface foliaire, et donc la surface d’évaporation. Une adaptation supplémentaire est représentée par le fin duvet de poils blancs et soyeux qui limite les mouvements d’air au contact de l’épiderme et son dessèchement, notamment à la face inférieure de la feuille où se font les échanges gazeux. C’est pourquoi le revers de la feuille de romarin apparaît blanc. Pour le thym, ce duvet recouvre aussi la face supérieure de la feuille. En réfléchissant la lumière du soleil, par sa teinte blanchâtre, il limite également l’échauffement de la plante.

Les propriétés désinfectantes du thym et de ses huiles essentielles, et les propriétés antioxydantes du romarin, sont utilisées à des fins industrielles et pharmacologiques. Ces plantes sont enfin, comme d’autres dans la famille, d’excellentes plantes mellifères.

Petite recommandation :

En partant faire la cueillette en colline, ne les arrachez pas avec leurs racines, vous les condamneriez. Coupez proprement les extrémités des tiges avec de bons ciseaux. Ainsi tout le monde pourra en profiter.